Appareils auditifs, 2021
Enfin une gamme de prothèses remboursées à 100 %
(Vu sur le site de notre fédération ICI )
S’équiper de prothèses auditives de bonne qualité sans rien avoir à payer est désormais une réalité depuis le 1er janvier. Les appareils haut de gamme, eux, voient leur remboursement plafonné.
Après les lunettes correctrices et les prothèses dentaires, c’est au tour des prothèses auditives d’être concernées par le 100 % santé. Cette réforme garantit l’accès à un appareillage de qualité sans aucun reste à charge à régler pour les patients. Tous les assurés sociaux détenant une complémentaire santé responsable (95 % du marché) ou une complémentaire santé solidaire (ex-CMU-c et ACS) sont concernés.
Il était temps ! En effet, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), sur les 6 millions de Français souffrant de troubles de l’audition, jusqu’à la moitié renonçaient à s’équiper en raison du coût exorbitant de ces appareils pourtant vitaux pour conserver une vie normale. Le ministère de la Santé avait chiffré le montant de ce reste à charge très dissuasif pour la majorité des personnes concernées : autour de 800 € en moyenne… par oreille !
PRIX PLAFONNÉ ET DEVIS OBLIGATOIRE
Depuis le 1er janvier, cette crainte financière n’a plus lieu d’être. L’ensemble des audioprothésistes doit en effet proposer une gamme d’aides auditives 100 % remboursées, identifiées sous la dénomination « Classe 1 » et dont le prix est désormais plafonné à 950 €. Ce dernier étant intégralement pris en charge par la Sécurité sociale et par les complémentaires santé. Un « petit prix » qui ne rime pas avec piètres performances puisque selon les résultats de notre test de prothèses auditives mené en laboratoire, ces appareils ont démontré une qualité équivalente aux modèles les plus chers.
À l’occasion de ce banc d’essai, nous appelions aussi de nos vœux que les professionnels jouent le jeu de la réforme en proposant sans les dénigrer ces prothèses à leurs clients. Sachez que la loi leur impose de présenter un devis détaillé d’une offre 100 % santé, même si le patient choisit des aides auditives plus coûteuses. L’UFC-Que Choisir réitère à cette occasion sa demande aux pouvoirs publics de procéder aux contrôles nécessaires pour s’assurer notamment que les audioprothésistes proposent systématiquement des appareils 100 % santé à leurs clients.
DES APPAREILS DISCRETS ET PERFORMANTS
Du contour d’oreille classique aux plus esthétiques et discrets contours d’oreille à écouteur déporté et intra-auriculaires, tous les types de modèles sont concernés par les audioprothèses sans reste à charge. Elles doivent par ailleurs répondre à un cahier des charges précis : offrir 12 canaux de réglages, au moins 3 options au choix parmi 8 (système anti-acouphène, connectivité sans fil, réducteur de bruit du vent, synchronisation binaurale, directivité microphonique adaptative, bande passante élargie ≥ 6 000 Hz, fonction apprentissage de sonie, dispositif antiréverbération) et 2 programmes (calme et bruyant).
De plus, les porteurs de ces prothèses de Classe 1 ont de quoi être rassurés. Un essai de 30 jours minimums est prévu avant que l’achat ne devienne ferme. Un délai qui permet de confirmer ou d’infirmer son choix et donc de changer d’appareil si le premier ne convient pas.
Ces audioprothèses comprennent aussi une garantie de 4 ans et permettent de bénéficier des mêmes prestations de suivi que pour les appareils haut de gamme : autant de visites que nécessaire pour adapter les audioprothèses durant les premières semaines ou mois d’utilisation puis une à deux visites par an pour adapter leur réglage en fonction de l’évolution de l’audition.
Prothèses de Classe 2
Les prothèses de « Classe 2 », dont le prix est fixé librement par les audioprothésistes, sont aussi impactées par la réforme. En effet, leur remboursement (sécu + complémentaire) a été plafonné à 1 700 € par oreille à appareiller. Quand on sait que le prix de ces prothèses peut atteindre les 2 000 € par oreille, voire bien plus avec les accessoires, le reste à charge pour les patients nécessitant des corrections complexes sera encore lourd à avaler.
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Élodie Toustou