Inflation, où va-t-on ?
Dans les grandes surfaces, tous les rayons (alimentation, produits d’hygiène et d’entretien) sont désormais touchés par l’inflation. Et la situation devrait s’aggraver au cours des prochains mois, du fait de la guerre en Ukraine, mais aussi de la sécheresse, néfaste à l’agriculture.
Remplir son caddie au supermarché est en passe de devenir un luxe. Selon l’indice dorénavant établi chaque mois par Que Choisir, l’inflation est de 6,1 % au mois de mai par rapport à mai 2021.
Comme en avril, ce sont les postes énergie (électricité, carburants et surtout fioul) qui affichent les plus fortes hausses par rapport à l’an dernier. Néanmoins, les mesures prises par le gouvernement, comme le blocage des prix, stabilisent provisoirement la situation.
En revanche, pas de trêve pour l’alimentaire. Les tarifs poursuivent sur leur lancée, avec des hausses de 5,2 % des tarifs des drives (produits d’hygiène et d’entretien inclus) en mai comparé à l’année précédente, alors que cette augmentation s’établissait à 4,5 % en avril. Un taux sans équivalent depuis plus de 30 ans. Tous les rayons sont désormais touchés, y compris ceux qui étaient jusque-là épargnés, comme les boissons. Le record est détenu par le rayon hygiène, qui enregistre une hausse de 8 % sur un an. Contrairement au mois d’avril, ce sont cette fois les marques nationales qui ont le plus augmenté : leurs étiquettes affichent en moyenne +6 % sur 1 an (contre +4 % en avril par rapport à avril 2021), tandis que les marques de distributeurs sont à +4 % (contre +5 % en avril).
Des hausses de prix de 7 à 10 % sur un an d’ici la rentrée de septembre
Et les perspectives pour les prochains mois ne sont pas réjouissantes : entre les flambées des cours des matières premières agricoles sur les marchés mondiaux, la guerre en Ukraine et la sécheresse qui s’installe en France et ailleurs, la filière de production alimentaire restera très chahutée. L’explosion des coûts de l’énergie, des engrais, des emballages, du plastique, etc., pèse sur tous les maillons, de l’agriculture aux grandes surfaces en passant par la transformation et le transport. Préparez-vous donc à des hausses de 7 à 10 % sur un an d’ici la rentrée de septembre !
Au supermarché, les ménages pauvres sont les plus pénalisés
L’explication est simple : plus les revenus sont faibles, plus la part du budget consacrée à l’alimentation est importante. Pour les ménages ne possédant aucune épargne, c’est rapidement le risque d’endettement qui menace !
(Source : Elsa Casalegno, Grégory Caret, « Pouvoir d’achat- Hausse des prix dans tous les rayons », mai 2022, sur le site national de l’UFC-Que Choisir)